LA BATAILLE DE RIMONT
21 et 22 août 1944
En 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a vaincu l'armée française puis occupé les deux tiers de la France (nord et ouest). Elle n'occupe la zone sud que le 11 novembre 1942. Après les deux débarquements des 6 juin 1944 (Normandie) et 15 août 1944 (Provence), les armées allemandes abandonnent le sud de la France sous le harcèlement des forces de la résistance française.
A Saint-Gaudens (Haute Garonne) se trouve un bataillon de la Légion du Turkestan, unité supplétive de l'armée allemande formée de prisonniers de guerre soviétique enrôlés de force et encadrés par des allemands. Ces soldats appartiennent à des minorités nationales d'AsieCentrale (Kazakhs, Ouzbeks, Turkmènes, Kirghis, Tadjiks) ou de la région de la Volga (Bachkirs, Tatars, Tchouvaches, Kalmouks).
Les cadres de la Légion de Turkestan
Ce bataillon de la Légion du Turkestan quitte Saint-Gaudens le 19 août 1944 et se dirige vers Saint-Girons (Ariège).Là, il délivre la garnison allemande encerclée par les maquisards français et espagnols (maquis de la Crouzette) qui tentent de libérer la ville depuis le matin. Puis, renforcé par cette garnison, il quitte Saint-Girons en direction de Foix mais redoute la région de Rimont où les maquis abondent.
Le 21 août, au matin, surpris par cette colonne de deux milles soldats, les résistants de Rimont organisent la défense du village pour laisser le temps à la population de s'enfuir. Les allemands débordent Rimont par les ailes et l'encerclent. Le commandant allemand donne l'ordre d'incendier le village et de forcer le passage. Onze rimontais tombent fusillés ou tués dans le combat. Des otages sont pris. De nombreux maquisards arrivent en renfort mais les allemands parviennent à traverser Rimont et marchent vers Castelnau-Durban qui est occupé pendant la nuit.
Un maquis en ariège
Au matin du 22 août, le bataillon arrêté dans sa marche tente de contourner les maquisards par le nord, en vain. Devant les renforts venus de l'Aude et de la Haute-Garonne, les allemands constatent leur échec : leur avance qui n'a été que de cinq kilomètres en deux jours est stoppée. Dans la soirée, ils capitulent à Ségalas : 400 maquisards français et espagnols capturent 1 500 allemands et turkestanais (qualifiés alors de " Mongols ").
Les prisonniers turkestanais en partance pour leur internement au camp du Vernet
La bataille de Rimont qui met fin à l'occupation allemande en Ariège s'achève sur un lourd bilan : 236 immeubles dont 152 maisons d'habitation ont été brûlés. Les 600 rimontais sinistrés attendront pendant de longs mois la reconstruction de leur village.
Maisons incendiées du quartier de la Bielle
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