SITUATION HISTORIQUE

 

A l'époque romaine, ce village relevait de la cité de Couserans : des amphores gallo-romaines ont été découvertes dans les mines de cuivre gris de la Calotte. Au XIIè siècle, le village, comme le Couserans, fut rattaché au comté de Comminges.

L'abbaye de Combelongue fut fondée peu avant 1155 dans les environs immédiats du village. En 1272, son abbé, Bernard, cède la moitié de ses droits à Philippe III le Hardi, roi de France (1270-1285), qui, par ce paréage, devient co-seigneur de Rimont. Le nom de Rimont, attribué à ce village, n'apparaît qu'à la fin du XIIIè siècle. Dès lors, Rimont est érigé en bastide et le bourg est fortifié sur un tracé linéaire qu'on lui connaît encore de nos jours. Pour encourager le peuplement de cette bastide, une charte de coutumes est établie et accorde des libertés avantageuses aux personnes : en particulier, un serf devenait libre en venant y habiter. Au lieu-dit "Au bout de la ville" se dressaient jadis, une porte, un fossé avec son pont-levis et des restes de fortifications.

La bastide de Rimont a été ensuite démantelée et ouverte, sans perdre pour autant de son importance. Grâce à son marché et à sa bourgeoisie marchande, Rimont a été un centre industriel important de poteries. La dépression marneuse de l'Arize fournissait l'argile nécessaire à cette entreprise. Vingt potiers étaient dénombrés en 1695 et 1750. En 1870, une vingtaine d'établissements employaient encore 90 ouvriers. A la fin du XIXè siècle, cette industrie disparaissait.

Quelques maisons, épargnées par l'incendie de 1944, conservent encore précieusement les belles "dournes" (cruches) que les femmes portaient sur la tête avec grâce et fierté pour aller chercher de l'eau aux sources environnantes.

Au cours du XIXè siècle, la population de Rimont ne cesse de diminuer. La maladie de la pomme de terre, en 1845, provoque une famine et, en 1854, la grave épidémie de choléra finit de décimer la population. Cette misère incite à une émigration massive et la population passe de 3000 habitants en 1885 à 1200 en 1913. Elle compte 520 personnes en 2001.

A cette pauvreté vient s'ajouter alors la "guerre des Demoiselles". Les chartes octroyées sous l'Ancien Régime survivent à la Révolution et les populations de nos montagnes conservent le droit d'affouage, de pacage et de "bois mort". En 1829, le Code forestier pénalise durement tout déboisement intempestif. Les gardes, recrutés par les propriétaires pour la surveillance de leurs forêts, déchaînent la colère des villageois. Des troubles s'ensuivent qui ont duré de nombreuses années.

Rimont connaît sa plus cruelle épreuve le 21 août 1944 : une colonne allemande, encadrée par des S.S., tente de rejoindre l'Allemagne. Un barrage à hauteur du village est organisé par la Résistance. La troupe allemande encercle Rimont, incendie le village et fusille onze villageois.

Proche de l'Eglise se dresse le château-manoir de La Vignasse construit au XVIIè siècle. Ce manoir a appartenu à Paul Laffont, Sénateur de l'Ariège, Ministre des PTT, héros de la Résistance, martyrisé par la Milice française en juillet 1944. Cette maison est aujourd'hui une propriété privée.

On peut voir le buste en bronze de Paul Laffont sur la place de la Poste. A la sortie de Rimont, vers Castelnau-Durban, sur la droite, la route D18 conduit aux cols de Rille et de la Crouzette. A cet embranchement, au milieu d'un parc,s'élève une ancienne demeure seigneuriale : le château de Montségu, aujourd'hui propriété privée. A son sujet, une légende court dans le pays : le seigneur du lieu, dit-elle, était tellement riche qu'il possédait un jeu de quilles en or! ... Ces quilles pouvaient bien être des lingots d'or coniques et pointus que le seigneur aurait ramené des Amériques.

Après avoir parcouru 4 kms environ sur la D 18, on peut voir sur le ruisseau du Baup, en contrebas de la route, l'ancien moulin de l'Estanque, devenu un centre de pisciculture ouvert au public.